JEAN-MICHEL HUET . PSYCHANALYSTE

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Repas de fin d’année et TCA

 

Le nouveau savoir-vivre : comment bien figurer à table quand on souffre de troubles alimentaires

 

En ces périodes de fêtes à venir où tout le monde, ou presque, se réjouit des repas associés aux festivités, anticipe le menu de réveillon, se pourlèche les babines en imaginant qui foie gras, qui dinde farcie sans oublier la buche aux marrons et les chocolats de Noël, il pourrait sembler que la fameuse trêve des confiseurs fait l’unanimité dans la population.

 La consommation à tout va, en premier lieu alimentaire, ne fait cependant pas l’affaire de tous. A l’époque lointaine où nous travaillions dans le même service de nutrition, je me souviens que mon ami et collègue, que vous connaissez bien, le Pr  Daniel RIGAUD, me faisait remarquer que « les seuls patients qui ne protestent pas quand ils sont hospitalisés durant la période des fêtes, ce sont ceux ou celles qui souffrent de troubles du comportement alimentaire »

Qui a goûté menu de Noël (ou de la saint Sylvestre) servi à l’hôpital et vécu le sinistre repas amélioré l’illustrant peut aisément comprendre qu’il ne pose guère problème aux personnes hospitalisées pour cause de TCA, à la différence de celles qui auront à affronter prochainement l’épreuve des repas de fin d’année en famille ou en société. C’est à celles-ci et à leur entourage que cet article est destiné.

Tout d’abord à votre propre niveau, il convient de ne pas partir sur de mauvaises bases et ne de pas anticiper sur les évènements, la composition du menu, l’atmosphère du repas, la présence de telle ou telle personne ou de tel ou tel aliment. Ceci pour la bonne raison qu’il est tout bonnement impossible de tout prévoir et de prendre des mesures pour contrer tout évènement imprévu.

Il s’agira donc de se préparer au fait que tout préparation est foncièrement inefficace. De ce fait, puisque vous n’avez pas la moindre idée fiable de ce qui vous sera offert, il ne vous sert à rien de vous restreindre en prévision des fêtes.

Le comptage des calories est lui aussi inutile puisque la plupart des bases de données ne listent ni le caviar, ni ne font la différence entre le foie gras d’oie et celui de canard (et de toute façon, vous n’en mangerez pas, à aucun prix), sans oublier les mets plus ou moins rares, plus que moins exotiques, venus de contrées où nul ne songe aux calories… De plus l’introduction d’une balance à table pour peser vos aliments (ou vous-même), à moins que l’on vienne de vous l’offrir, pourrait amener une ambiance propre à gâcher la soirée et à aborder certains sujets de conversation qui fâchent.

Je tiens également à rappeler à tout un chacun que seuls sont réglementaires, du point de vue familial ou amical, les deux réveillons. En tant que personne responsable de ses actes et soucieuse de bons rapports familiaux et amicaux, une défaillance à y assister est généralement mal comprise par l’entourage qui y voit plus un problème relationnel, voire une déclaration de conflit, qu’une difficulté personnelle vis-à-vis de l’alimentation.

De plus, vous ne devriez guère vous soucier, si l’on reste dans une vision à plus long terme d’un éventuel « débordement » qui n’a en fait lieu que deux fois par an (soit 0,54% de l’année), que vous soyez anorexique ou boulimique. Le débordement est institutionnalisé ces jours, tout le monde exagère au moins un peu, ce qui n’empêche personne d’avoir une alimentation saine, s’il le désire le reste de l’année.

Quant à la relation avec les autres, je vous conseille de tout faire pour les aider à vous aider, ne serait-ce que ponctuellement.

Tout d’abord, parlez de vos angoisses sur les agapes à venir avec votre thérapeute ou votre médecin, il vous aidera très probablement à adopter des stratégies pour mieux vivre et, même profiter de ces moments de convivialité et de retrouvailles.

Ensuite, à moins que vous soyez invité chez de parfaits étrangers, ce que je vous conseille de décliner dans de telles circonstances, vous pouvez leur confier qu’il pourrait s’agir d’un moment difficile. Une des personnes présentes saura certainement vous aider si vous l’avez mise au courant préalablement. Sinon, convenez avec une personne de confiance de pouvoir lui parler brièvement au téléphone si vous en ressentez le besoin.

Vous pouvez également avertir les personnes invitantes que vous vous réservez le droit d’annuler si vous ne vous sentez pas prête à affronter cette épreuve, même si vous désirez sincèrement venir. De même, que, si d’aventure, vous êtes par trop angoissée vous pourrez partir avant la fin de la soirée sous un prétexte acceptable.

Incitez également fermement les convives à ne pas vous mettre en difficulté en insistant pour vous proposer des plats que vous avez déjà déclinés (poliment). Quand vous refusez, vous avez vos raisons, qu’elles soient respectées, après tout c’est un moment de détente et de convivialité pour tous, y compris vous-même.

Enfin, les fêtes de fin d’année sont une occasion de vous occuper de vous et de vous mettre en valeur. Vous pourriez même avoir une bonne surprise en vous regardant dans le miroir.

En tous cas, passez de bonnes fêtes, mettez pour ces quelques heures vos soucis de côté, il sera bien temps d’y revenir et de travailler pour vous en débarrasser après ces fêtes.

  

 


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