LA BOULIMIE
DESCRIPTION
La
crise boulimique se déroule habituellement sans plaisir, ce qui la
différencie du comportement de
gourmandise ou
d’
avidité
de certains
obèses. Si
plaisir il y a, ce
plaisir est
extrêmement
fugace et il est
gâché
rapidement par le
sentiment de
honte.
La
quantité de nourriture absorbée est
généralement
très importante le
réfrigérateur entier peut être
vidé, par
exemple, ce qui différencie la
boulimie au sens
médical de la "
boulimie" telle qu’on en parle de manière courante:
le
sujet
boulimique ne fait pas une
crise en mangeant un paquet de
gâteaux et une plaque de
chocolat, il convient dans le cas
d’une
véritable
crise de multiplier ces quantités
plusieurs
fois.
Certains sujets préparent activement leurs
crises, stockant
des
aliments, de préférence toujours les
mêmes, en
vue d’une
crise, d’autres cèdent aux opportunités
qui se
présentent ou improvisent quand la
pression de faire une
crise
est trop importante. Cependant, quel qu’en soit le modus operandi, la
crise se fait dans le
secret, en
solitaire, loin des regards.
Dans un second temps, après la crise, le
boulimique tente de
compenser cette
prise alimentaire très
excessive par des
stratégies de
compensation diverses:
. Vomissements
. Utilisation de diurétiques ou de laxatifs
. Périodes de jeûnes ou d’abstinence de
nourriture
. Dépenses énergétiques dans le but de
"brûler" des calories
Il est à noter que certaines stratégies de
compensation de la crise
boulimique ont à long terme des effets
inverses
au but recherché. En effet, le fait de
ne pas manger ou de
manger le
minimum pendant plusieurs jours a pour conséquences
d’augmenter la
faim et les
frustrations, ce qui aura pour effet de
faciliter l’émergence de la
crise de boulimie, celle-ci
pouvant advenir suite à une prise alimentaire banale où
la
boulimique perd le contrôle.
Selon des chiffres récents
28% des adolescentes et
20% des
adolescents de 10 à 19 ans souffriraient de
boulimie.
Malgré le peu de renseignements disponibles, puisque les
comportements boulimiques sont généralement
beaucoup
plus
discrets que les
comportements anorexiques (pas d’amaigrissement
facilement constatable par un examen médical simple, mais
pas
forcément non plus de
prise de poids si les
vomissements
compensent la prise alimentaire).
Le taux de
mortalité
est estimé à
0,4%.
CRITERES DIAGNOSTIQUES DU DSM-IV POUR LA BOULIMIE
a. Épisodes récurrents d’hyperphagie
incontrôlée. Un épisode
d’hyperphagie incontrôlée consiste en :
1. prises alimentaires,
dans un temps court inférieur à 2 heures, d’une
quantité de nourriture largement supérieure
à celle que la plupart des personnes mangeraient dans le même
temps et dans les mêmes circonstances.
2. Une impression de ne pas
avoir le contrôle des quantités
ingérées ou la possibilité de s’arrêter.
b. Le sujet met en œuvre des comportements compensatoires
visant à éviter la prise de poids (vomissements
provoqués, prises de laxatifs ou de diurétiques,
jeûnes, exercice excessif).
c. Les épisodes d’hyperphagie
incontrôlée et
les comportements compensatoires pour prévenir une prise de
poids ont eu lieu en moyenne 2 fois par semaine durant au moins 3 mois.
d. Le jugement porté sur soi-même est
indûment influencé par la forme et le poids du
corps.
e. Le trouble ne survient pas au cours d’une anorexie mentale
HYPERPHAGIE BOULIMIQUE
Cette variation de la
boulimie, distinguée par les
anglo-saxons
mais peu prise en compte par la nosographie française, se
caractérise surtout par l’
absence de comportements visant
à compenser les prises excessives de nourriture. La
conséquence principale en est une
prise de poids importante
et
obésité durable.
Cette distinction se fait surtout à cause des
critères de
morbidité à long terme, ce qui s’explique par le
fait
qu’à l’origine de la série des DSM le but
était
surtout orienté vers un dépistage non
dans un but
de santé public mais à la demande des assurances
privées pour calculer les risques financiers
associés
à telle ou telle pathologie.
Dans le cas précis de l’
hyperphagie boulimique, les risques
sont augmentés à cause du
surpoids.
Du point de vue du traitement et de la prise en charge, la
différenciation d’avec la
boulimie doit surtout se jouer au
niveau du suivi nutritionnel.
DSM IV: CRITERES DIAGNOSTIQUES POUR L'HYPERPHAGIE BOULIMIQUE
A. Épisodes récurrents de crises de boulimie.Une
crise de boulimie répond aux 2 caractéristiques
suivantes :
1. Absorption, en une courte période de temps (moins de 2
heures), d’une quantité de nourriture
dépassant
notablement ce que la plupart des personnes mangent dans le
même
temps et dans les mêmes circonstances.
2. Sentiment de perte de contrôle sur le comportement
alimentaire
pendant la crise (par exemple, sentiment de ne pas pouvoir
s’arrêter de manger ou de ne pas pouvoir
contrôler ce
qu’on mange ou la quantité de ce qu’on
mange).
B. Durant les crises de boulimie, au moins trois des
critères
suivants d’absence de contrôle sont
présents :
1- Prise alimentaire nettement plus rapide que la normale.
2- L’individu mange jusqu’à
l’apparition de sensations de distension abdominale
inconfortable.
3- Absorption de grandes quantités d’aliments sans
sensation physique de faim.
4- Prises alimentaires solitaires afin de cacher aux autres les
quantités ingérées.
5- Sensations de dégoût de soi, de
dépression, ou
de grande culpabilité après avoir
mangé.
C. Le comportement boulimique est source d’une souffrance
marquée.
D. Le comportement boulimique survient en moyenne au moins 2 fois par
semaine sur une période de 6 mois.
E. Le comportement boulimique n’est pas associé
à
des comportements compensatoires inappropriés (par exemple
vomissements, prise de laxatifs, exercice physique intensif), ne
survient pas au cours d’une Anorexie mentale (Anorexia
nervosa) ou d’une Boulimie (Bulimia nervosa).